La fashion dictature : Kim Jong-Un interdit le port des trench-coat en cuir noir

La Corée du Nord continue à nous fasciner mais aussi nous effrayer avec les excès d’un leader aux aspirations inimaginables. La dernière décision de Kim Jong-Un en témoigne, elle porte sur l’interdiction de porter ou de commercialiser le trench-coat noir en cuir.

Habit de prédilection du leader, il l’a arboré pour la première fois en 2019 créant ainsi une tendance qui s’est vite répandue au sein de la population nord-coréenne pour atteindre même les jeunes.

Une mouvance qui ne tarda pas à déranger le leader qui instaure l’interdiction de porter le trench-coat, un pas justifié par les autorités qui affirment que « porter des vêtements pour ressembler à La Plus Haute Dignité [Kim Jung-un] est une tendance impure à vouloir défier l’autorité de La Plus Haute Dignité », elles ordonnent à la population de ne pas porter de manteaux en cuir car il revient au parti de décider qui peut en porter, selon la radio privée Radio Free Asia.

Les patrouilles de la mode circulent alors pour confisquer le fameux habit aux passants qui le portent, et interdire au même titre sa vente dans les magasins. Une décision qui dérange des personnes qui ont déboursé une somme non négligeable pour l’acquérir ; 170000 won soit 125 euros pour un trench-coat en cuir et 80000 won soit 59 euros pour sa version en simili cuir, alors que le salaire annuel moyen oscille entre 800 et 1600 euros. 

L’ingérence des hauts dirigeants dans les différentes facettes de la vie des nord-coréens n’est pas une tendance récente. L’arsenal répressif mis en place a pour objectif de protéger et renforcer le système socialiste contre les menaces occidentales.

 «L’Histoire nous a appris la leçon cruciale selon laquelle un pays peut devenir vulnérable et s’écrouler comme un mur humide, et ce, indépendamment de sa puissance défensive et économique, s’il ne s’accroche pas à sa propre culture et son propre style de vie.», affirme le communiqué des hauts dirigeants qui a met fin à un symbole de la mode des années 2000, le Skinny Jean. Alors que le pays doit faire face à des défaillances structurelles internes dues au renferment du pays et au renforcement des systèmes militaires avant la consolidation des aspects sociaux et économiques ; les autorités s’attardent sur les restrictions liées à l’aspect vestimentaire. 

Dans cette perspective, une tenue décente est essentiel pour la santé du pays, et éloigner le capitalisme permet de promouvoir une vie socialiste qui prône l’essor militaire comme atout stratégique. 

Ainsi s’habiller en fonction des émotions et des goûts du peuple passe par l’interdiction des piercings du nez et des lèvres, de la coupe mulet, des cheveux teints et des t-shirts de marque. Dans un pays des fashion diktats, les hommes doivent choisir entre 10 coupes et les femmes entre 18 coupes imposées par le système. 

Askip, les travaux forcés attendent les femmes qui portent des pantalons. Mais loin de la dérision, ces restrictions sont considérées comme une atteinte aux libertés fondamentales et acquises. Elles reflètent les tourments d’une population qui peine à survivre au quotidien, avec au rendez-vous la précarité amplifiée par la dictature.

 


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