
Les Jeux olympiques d’hiver de Pékin: Le Royaume-Uni se joint au boycott diplomatique
Le Royaume-Uni se joint ce mercredi au boycott diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de pékin entamé cette semaine par les États-Unis suivis de l’Australie, de quoi raviver la colère de la Chine. Ainsi aucun représentant de la diplomatie britannique sera présent à Pékin le 04 février 2022, date de début des Jeux olympiques; à l’heure où le gouvernement de l’empire du milieu n’a pas tardé à exprimer sa colère suite à la décision des États-Unis, affirmant que des mesures seront prises en guise de riposte.
Boris Johnson de son côté a défendu sa position devant les députés en mettant en avance la situation des ouïgours au Xinjiang: « Nous pointons régulièrement ces sujets auprès des Chinois et je l’ai fait moi-même auprès du président Xi quand je lui ai parlé récemment ». Les partisans de ce boycott diplomatique explique son efficacité comme étant un moyen rationnel de faire valoir la position de ces pays vis-à-vis des droits de l’Homme bafoués sans pour autant mettre en danger la carrière des athlètes. Ainsi, s’abstenir d’envoyer le personnel politique ou diplomatique lors de cette grande manifestation internationale a le mérite de faire pression sur le gouvernement chinois sans pour autant impliquer les athlètes dans ces échanges officieux. Une mesure dont l’efficacité évolue proportionnellement au nombre de pays qui y adhèrent. D’autres pays comme le Canada ou la Nouvelle-Zélande, pourraient rapidement se joindre à cette mouvance, à l’heure où l’Hexagone n’a pas tardé à réagir à la décision de Washington: “Nous prenons bonne note du choix des Américains […] Nous allons nous coordonner au niveau européen.”
Les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni cherchent alors à exprimer leur position face au dossier des ouïgours en Chine tout en évitant le désastre d’un boycott intégral comme ceux de (1956, 1976 1980, 1984, 1988).
Le développement de l’actualité souligne à nouveau la dangerosité de la situation au Xinjiang. Représentant une minorité musulmane, les ouïgours subissent une forte répression du gouvernement chinois; avec notamment la surveillance intrusive, l’espionnage et l’incarcération dans des camps de rééducation. D’après les organisations non gouvernementales, ils seraient 1 millions d’ouïgours enfermés dans des camps au nombre de 500 dans le Xinjiang avec 182 centres fortement suspects. Toujours d’après ces organisations; la torture, la stérilisation des femmes en outre d’autres pratiques hantent le quotidien de ces détenus. Leur crime, ne pas intégrer pleinement la culture chinoise, à l’instar des 55 autres ethnies minoritaires qui représentent aux yeux du gouvernement central une menace au pouvoir.
Du côté de la Chine, il s’agit plus de centres pour endiguer la propagation de la radicalisation; mettant en avant dans leur argumentation les ouïgours qui ont rejoint des organisations terroristes et les attentats qui ont défrayé l’actualité en tant qu’acte de la communauté ouïgoure.
Il convient de noter que la démarche entreprise par les États-Unis est un prolongement de plusieurs sanctions à l’égard du pays pour faire pression et réclamer l’arrêt de la répression, on retient l’exemple de mai 2020 où Washington avait sanctionné 11 entreprises chinoises pour leur implication dans les politiques de répression des ouïgours. Mais au-delà du « génocide et les crimes contre l’humanité en cours au Xinjiang » avancé comme justification, ces décisions reflètent les relations tendues entre les deux puissances mondiales sur plusieurs points de discorde comme le Taïwan ou de concurrence dans le cadre de la guerre commerciale. Askip, le locataire de la Maison Blanche chercherait à améliorer son image peu reluisante auprès des classes diplomatiques qui ne cessaient de réclamer le boycott, s’éloignant ainsi du cliché du président timoré.